L'identité, est tout ce qui détermine une personne, et qui permet de la différencier d'une autre. C'est, dans la société, ce qui me permet d’être reconnu aux yeux des autorités. Si on élargi son sens, l'identité peut correspondre à mes références culturelles, qui me rapprochent alors d'un groupe. Cette définition s'applique aussi a l'identité numérique. En fait, c'est l'ensemble des informations, concernant un individu, qui nous donne la possibilité de l'identifier, le caractériser. Outre des précisions formelles, telles que le nom, l'age, l'identité numérique tient compte des informations informelles. C'est à dire, ce que j'aime, qui je fréquente, etc. En plus de savoir qui je suis, comment je suis, on connait aussi ma culture et mes habitudes (numériques).
Le "moi" de la vie réelle devient "e-moi" dans la sphère numérique.
Internet nous a ouvert un nouvel espace dans lequel, s'opèrent des échanges, où les individus communiquent, achètent, jouent, travaillent. Ces différents champs que nous offre la "websphère", nous contraignent à créer un profil différent. En d'autres termes, mon profil professionnel ne sera pas le même que mon profil de joueur, par exemple.
Beaucoup de personnes ont entrepris de donner une définition exacte de l'identité numérique. Certains l'ont vu comme un puzzle composé de pièces, correspondant chacune à un trait identitaire : Identity 2.0
Dans "Le design de la visibilité: une typologie du web 2.0" Dominique Cardon nous propose une analyse de l'univers dans lequel évolue l'internaute.
A travers ce tableau, l'auteur nous détaille l'identité numérique. Cette dernière est composée d'éléments que l'internaute crée, utilise ou partage, allant de son adresse à son identifiant de joueur, en passant par des photos échangées sur un réseau social.
Chaque champs est géré, modéré, par une visibilité adaptée que Dominique Cardon appelle "format". On en dénombre cinq: Le paravent, le post-it, le clair-obscure, le phare et la lanterna magica.
Les formats couvrent les champs d'action de l'internaute, et caractérisent ses préférences de visibilité. Ainsi le "paravent" veut que l'individu cache ses informations aux autres. Elles ne seront dévoilées que si il le décide (exemple: sites de rencontre). Le principe du "post-it" est de partager ses faits et gestes, avec un réseau de connaissances bien défini, à travers des indices contextuels, comme on le fait avec Tweeter. Toujours adressé à un réseau de connaissances, c'est le "clair-obscure", dont le but est de rendre visible son intimité. Sur le tableau on peut distinguer aussi, le format dit "phare". Il s'agit là, de divulguer sans réelles restrictions, ses goûts, ses activités, ses productions au reste des internautes. Enfin, nous avons la "lanterna magica". L'internaute apparaît sous la forme d'un avatar, qui est (le plus souvent) très éloigné de la réalité. Ce format est surement le plus extrême, dans la mesure où en plus de dissimuler ses informations, l'individu va carrément créer une autre personnalité. Il a ici, la possibilité d'être une autre personne que dans la réalité. C'est, dans certains cas, une alternative au malaise qu'éprouve quelqu'un dans la société.
On l'a vu, l'identité numérique est formée de plusieurs aspects. Ces aspects sont réparti et gérés dans des profils, auxquels s'appliquent des formats de visibilité. Tous ces paramètres vont dans un sens : la bonne utilisation d'Internet, et la protection de ses informations.
Cependant, la limite entre les divers profils reste floue. Le risque pour l'internaute, est de confondre public et privé, professionnel et intime, qu'une tiers personne réussisse à faire correspondre mes informations strictement personnelles à mon avatar. L'identité (du monde réel) n'implique pas tant ce genre de problème. Alors que l'internaute lui, face à la libre circulation des informations et à la vitesse des échanges, est exposé aux problèmes de confidentialité. Cela se comprend, quand on sait qu'un individu possède en moyenne une dizaine de comptes (exemple : Facebook, Hotmail, Youtube etc...).
A voir :Les réseaux sociaux : nouveaux outils de licenciement ? (Le Point, 6 décembre 2011)